Notre patrie est de nouveau, victime d’agressions et d’occupation. Les souffrances et les malheurs de notre peuple semblent ne jamais pouvoir stopper. Dès que nous pensons sortir un peu la tête hors de l’eau, de nouvelles malédictions s’abattent sur nous.
Depuis trente ans, sous prétexte fallacieux d’insécurité, le Rwanda et l’Uganda soutiennent et renforcent l’agression du Congo par plusieurs mouvements rebelles tels que le RCD/Goma, le MLC ; le CNDP ainsi que le M23 depuis 2012. Sans leurs soutiens, ce mouvements rebelle du M23 n’aurait pu ni prendre Goma en janvier 2025, encore moins Bukavu en février 2025, et s’installer dans le Nord et le Sud Kivu.
Notre armée, les FARDC, mal dirigée, mal équipée, gangrénée de l’intérieur par les multiples infiltrations consécutives aux opérations de brassage qui nous ont été imposées, a été vaincue et contrainte de reculer. Les groupes armés de jeunes patriotes, les Wazalendo, résistent comme ils peuvent, mais manquent de moyens, de vision stratégique commune et d’encadrement holistique effectif. Ce qui constitue leur talon d’Achille pourtant (quoi qu’on dise) ils sont une expression populaire contre les agressions étrangères et guerres injustes avec toutes leurs panoplies de conséquences malheureuses qu’elles entrainent depuis trois décennies. Sur le terrain, la vie quotidienne est de plus en plus difficile : l’argent ne circule pas, l’économie est au ralenti, l’insécurité est constante et empêche une vie sociale et économique normale. Les exactions des occupants sont nombreuses et quotidiennes.
Nous connaissons les causes de notre malheur. Nous savons depuis longtemps que nous sommes face en réalité à deux fronts : le front extérieur, celui de l’agression étrangère et de l’occupation, derrière lesquelles se cachent de puissants intérêts économiques et la volonté de mettre la main sur nos richesses minérales et autres. Mais aussi le front intérieur, car notre problème n’est pas que le Rwanda. C’est aussi celui de l’incurie, de l’incompétence, de l’esprit de prédation de nos élites politiques quelles qu’elles soient.
Depuis notre indépendance, toutes nos élites ont failli dans le développement : politiques, universitaires, Eglises, Ongs, Nations Unies… Il est temps d’en prendre conscience et d’en tirer les conclusions. Le peuple ne peut compter que sur lui-même et ses capacités à se prendre en charge et à agir.
Seule l’auto-organisation populaire peut nous donner des perspectives. Celle-ci doit se structurer sur base de synergies fortes entre les jeunes intellectuels résistants et les masses rurales et paysannes, et d’une vision commune d’un développement réel et intégral. Cette auto-organisation populaire doit se fonder essentiellement sur les expériences réussies d’ailleurs ainsi que certains instruments juridiques dont la Constitution et autres. Aux termes de l’article 63 et 64 de la Constitution: « Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure… » et « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. »
C’est un véritable MOUVEMENT D’ACTION POPULAIRE UNIFIEE, qu’il s’agit de construire, disposant d’une vision politique basée sur la démocratie réelle, l’émancipation et le progrès social, la protection sociale, le droit à l’éducation, le développement de la souveraineté alimentaire par l’agriculture paysanne. Comme le stipule l’article 58 de la Constitution, tous les congolais ont le droit de jouir des richesses nationales. L’Etat a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement.
Les tâches sont immenses et nombreuses : action sociale, éducation populaire, diplomatie alternative, administration locale décentralisée… Dans l’immédiat et de façon urgente, il faut mettre fin à l’occupation de l’Est du pays, renforcer la résistance, déconstruire les arguments des agresseurs, les mettre en difficulté et en déroute. Il est temps que le narratif de la population locale sur les faces cachées de ces guerres soit entendue à la place du narratif politique mensonger tant vendu ici et ailleurs, ainsi que les alternatives de sortie venant du peuple soient connues. Une des premières tâches qui nous attend est d’informer correctement sur la situation du terrain. Trop d’informations fantaisistes et non vérifiées circulent et sèment le doute et la division. Une résistance efficace ne peut se construire sur une analyse correcte de la situation et des informations pertinentes.
Les habitants les zones sous occupations sont systématiquement massacrées. Des scènes de pillages des biens et richesses des congolais s’observent du jour au lendemain, des graves violations des droits humains, des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, Des actes grave de torture et autres traitements inhumains et dégradants sont quotidiennement enregistrés un peu partout ; des gens sont fouettés comme des animaux jusqu’à ce que mort s’en suive. Des femmes sont violées et victimes de tout type de violence sexuelle.
Ainsi, une deuxième tâche essentielle est de documenter, de façon très précise, toutes les exactions et les crimes commis par les occupants, qui devront bien un jour rendre compte de leurs méfaits. Et préparer ainsi la tenue d’un Tribunal spécial pour le Congo. La paix ne sera pas possible sans la justice.
Le présent outil de communication, « l’étincelle du Congo », se veut cette arme, modeste sans doute, mais pertinente, pour commencer ce combat et rallier toutes celles et ceux, au pays ou à l’extérieur, qui refusent de capituler et de se rendre. VIVE LE PEUPLE CONGOLAIS